LA FIN DE L'HISTOIRE DU FRERE FIACRE
Le roi et la reine, ayant appris de la bouche même de ce religieux tout ce qui c'était passé, l'envoyèrent en Provence pour vérifier si la Sainte Vierge était réellement peinte dans ce tableau telle qu'il croyait l'avoir vue dans son extase. Si la chose se trouvait conforme à son récit, ils le chargèrent de faire une neuvaine à Notre-Dame de Grace, afin d'obtenir du ciel le fils qu'on leur promettait. Le frère Fiacre reconnut que la vision ne l'avait point trompé, et remplit sa mission.
La reine ayant accouché de Louis XIV, le 5 septembre 1638, n'eut rien de plus préssé que de consacrer sa reconnaissance envers la Vierge. Elle fit porter à Notre-DAme de Grace, par le même religieux, un tableau que l'on y voit encore, et sur lequel le jeune prince est représenté aux pieds de la mère du Sauveur. Elle fonda ensuite six messes pour être dites à perpétuité dans cette église. Et enfin elle y vint elle-même avec ses deux fils pour faire ses actions de grâces, en 1660, lorsque Louis XIV allait épouser l'infante Marie-Thérèse. Ce prince fit présent à la Vierge de son cordon bleu que l'on conserve soigneusement, et lui envoya ensuite son contrat de mariage et le traité des Pyrénées magnifiquement reliés eu un volume. On peut les voir dans la bibliothèque de Notre-Dame de Grace. On lit dans l'église sur une pierre de marbre noir, à coté de l'autel, l'inscription que voici:
Louis XIV, roi de France et de Navarre,
donné à son peuple par le voeux
qu'Anne d'Autriche, reine de France, sa mère,
a faite dans cette église,
a voulu que cette pierre fût ici posée
pour servir de monument à la postérité,
et de sa reconnaissance,
et des messes que sa libéralité y a fondées
pour l'âme de sadite mère.
Le XXIII avril MDCLXVII."[1-16]
ET TEMOIGNAGE DE LOUIS XIV
LA RAISON DE LA CONSTRUCTION DE ND.DE GRACE
"Il y avait déja vingt-trois ans que Louis XVIII était marié, sans avoir la consolation d'être père, lorsque le frère Fiacre, augustin déchaussé, demeurant à Paris, se mit en prière pour demander à Dieu la fécondité de la reine. La Sainte Vierge, dit son historien, apparut à ce religieux le 3 novembre 1637, et l'assura que ses prières étaient exaucées; mais elle ordonna que la reine lui fit trois neuvaines, dont une à Notre-Dame de Grace. ET pour preuve que ce n'était pas point une illusion, elle se montra à lui, ajoute l'auteur de sa vie, telle qu'elle était représentée dans un tableau présent dans la chapelle.
à peine plus loin de COTIGNAC
Notre-Dame-des-graces surplombe le village au sud; pour être aussi beau, on dit que ce lieu ne pouvait qu'être sacré et miraculeux. La vierge serait effectivement apparue au 16° siècle sur ce mont Verdaille, qui domine au sud la vallée de l'Argens, Carcès et la région de Brignoles. Une chapelle y a été consacrée.
A la révolution, la chapelle fut détruite, pour être reconstruite en 1810. Elle est aujourd'hui occupé par les moines de la communauté de Saint-Jean. une belle allée boisée permet de rejoindre le monastère de Saint-Joseph, au pied du grand Bessillon